III- La mangrove, puits de carbone
- Groupe 176 Mermoz
- 5 févr. 2019
- 3 min de lecture
Les émissions de dioxyde de carbone dans le monde ont énormément augmenté en raison des activités humaines comme l'agriculture intensive, l'industrialisation ou encore les pollutions automobiles. De ce fait, le taux de gaz à effet de serre ne cesse de croître dans l'atmosphère ce que qui contribue grandement au réchauffement climatique.
Les mangroves, comme n'importe quelle forêt, absorbent du dioxyde de carbone qui fait partie des gaz à effet de serre et rejettent du dioxygène, indispensable à notre survie. Les échanges gazeux du palétuvier se font lors de deux phases : la photosynthèse et la respiration. La respiration prend place le jour et la nuit et permet à l’arbre d’absorber de l’O2 et de rejeter du CO2, avec la production d’énergie grâce aux glucides. La photosynthèse qui prend place le jour permet à l’arbre d’absorber du CO2 et de rejeter de l’O2, produisant alors des glucides avec l’aide de la lumière du soleil et de l’eau.
En moyenne, les mangroves stockent environ cinq fois plus de dioxyde de carbone que les autres forêts, selon Daniel Donato (United States Forest Service). Ce stock est situé principalement dans leur sol, d'où le surnom des mangroves : les "puits de carbone".
La respiration du palétuvier
Les sols où se développent les palétuviers se caractérisent par leur pauvreté en oxygène, ceux-ci ont alors développé des techniques de respirations inhabituelles.
Les palétuviers Rhizophora qui possèdent des racines en échasse situées hors du sol bénéficient d’une respiration facilitée. En effet, grâce au contact direct des racines avec l’air, celles-ci absorbent le dioxygène à travers des lenticelles qui sont des petits trous traversant l’écorce et permettant alors l’échange gazeux. Le dioxygène pénètre alors par ces lenticelles et est acheminé vers tout l’arbre à travers un tissu spécial nommé l’aérenchyme qui comprend de grandes cavités, permettant alors à l’air de circuler.
Les palétuviers Avicenna qui poussent dans l’eau peu profonde ou la vase ont quant à eux développé un système racinaire horizontal de plusieurs mètres de long. Les racines "câbles" qui courent peu profondément sous le sol sont subdivisés verticalement en racines "ancres" qui fixent l’arbre dans le sol et en racines aériennes qui pointent hors du sol : ce sont les pneumatophores. Ces pneumatophores permettent de capter le dioxygène de l’atmosphère par les lenticelles puis par l’aérenchyme vers l’entièreté de l’arbre.
Le cycle de carbone de la mangrove
Le cycle de carbone de la mangrove peut être divisé en trois étapes fondamentales: La photosynthèse, la séquestration du carbone et sa libération.
Premièrement, le dioxyde de carbone dans l’air est absorbé par les palétuviers lors de la photosynthèse pour synthétiser des glucides et former ainsi les feuilles, tiges, branches, tronc et racines de l’arbre. Les mangroves absorbent alors environ 5000t/km2/an de dioxyde de carbone, dont seulement 20% sera rejeté lors de la respiration. Les 80% restants sont stockés dans l’arbre.
Deuxièmement, les feuilles et les branches contenant le carbone meurent et sont enterrées par les sédiments, ce qui réduit le taux d’oxygène présent et ralenti leur décomposition par les bactéries : le carbone peut alors être stocké dans le sol sous les palétuviers pendant des siècles s’il n’est pas perturbé.
Enfin, si les mangroves sont perturbées par l’activité humaine (la déforestation ou les forages) ou par des catastrophes naturelles (tempêtes, cyclones), le carbone peut être déterré et exposé au dioxygène : cela va permettre son oxydation et le relâchement de dioxyde de carbone dans l’air.

En somme, les mangroves contribuent grandement à la fixation du carbone et à la réduction du taux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Ces forêts ont donc un grand intérêt écologique et leur destruction favorise le réchauffement climatique en libérant de très grandes quantités de dioxyde de carbone dans l'air.
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